Comment traiter l eau pour qu’elle soit saine ? Une eau claire ne signifie pas toujours qu’elle est potable. Derrière chaque goutte filtrée, des techniques précises préviennent maladies, contaminations et déséquilibres.
Pourquoi le traitement de l’eau est essentiel ?
Selon l’OMS, plus de 2 milliards de personnes consomment encore une eau contaminée. Cela favorise choléra, dysenterie, typhoïde ou l’hépatite A. Les enfants et les personnes immunodéprimées restent les plus vulnérables.
Une eau mal traitée véhicule aussi des parasites. Amibes, giardia ou vers. Ces pathogènes causent des troubles intestinaux, parfois chroniques. Les nitrates en excès nuisent aux nourrissons, provoquant la méthémoglobinémie, ou syndrome du bébé bleu.
Pour réduire ces risques, chaque pays fixe des seuils de qualité. En France, l’eau potable subit plus de 70 analyses réglementaires. Température, pH, chlore résiduel, pesticides, métaux… Ces mesures assurent une eau compatible avec la santé publique.

Comment traiter l’eau : les 5 étapes pour la rendre potable
La première étape consiste à prélever l’eau dans un milieu naturel. Une rivière, un lac ou une nappe souterraine. Ce point de captage dépend de la qualité initiale de l’eau. Viennent ensuite les grilles et les filets qui éliminent les déchets visibles : bois, feuilles, plastique.
La seconde étape s’agit du tamisage. Plus fin, ce filtrage retient le sable, la boue et les particules en suspension. L’eau circule lentement, parfois dans des bassins de décantation. Cette phase réduit la turbidité.
Puis vient le traitement chimique de l’eau. On ajoute du chlore, de l’ozone ou de l’alun pour désinfecter et floculer. Ces produits agglomèrent les matières invisibles. Elles tombent au fond ou remontent à la surface selon leur densité.
Vient ensuite la clarification, où l’eau s’épure davantage par filtration lente à travers du sable ou du charbon actif. À ce stade, les microbes sont éliminés. L’eau devient incolore et inodore.
La désinfection finale, dernier processus, assure un effet prolongé jusqu’au robinet. Le chlore reste la méthode la plus utilisée. Il protège l’eau contre les contaminations durant le transport. L’eau devient alors potable et conforme aux normes sanitaires.
Comment traiter de l’eau en milieu rural ?
Dans les zones éloignées des réseaux, il faut généralement recourir à trois méthodes de traitement pour purifier l’eau :
- mécanique
Cette méthode utilise des filtres en céramique ou à sable. Ces dispositifs retiennent impuretés, larves et protozoaires. Le procédé reste simple, peu coûteux, mais demande un entretien régulier.
- chimique
Le traitement chimique de l’eau repose sur des pastilles de chlore, d’iode ou de dioxyde de chlore. Ces substances éliminent virus et bactéries. Leur utilisation exige toutefois une grande rigueur. Un dosage insuffisant ne purifie pas l’eau, tandis qu’un excès la rend irritante, voire toxique.
- thermique.
La dernière méthode consiste à faire bouillir l’eau. Ce procédé élimine les agents pathogènes, mais consomme du bois ou du gaz. Cependant, l’ébullition ne retire ni les métaux lourds ni les nitrates. Utile en cas d’urgence, il reste peu adapté à un usage durable.
Comment purifier l’eau pour la boire à la maison ?
À domicile, plusieurs solutions permettent de consommer une eau plus saine. Car, en réalité, l’eau du robinet, bien que limpide en apparence, n’est pas toujours parfaitement potable.
- L’usage de filtres à charbon actif est recommandé : ils retiennent le chlore, les pesticides et les mauvais goûts. Certains modèles se fixent directement au robinet, d’autres se placent dans une carafe.
- Il existe également des perles céramiques enrichies en micro-organismes, qui purifient l’eau sur le long terme. Leur usage convient pour les eaux peu chargées. Elles corrigent le pH, limitent les biofilms, mais ne désinfectent pas en profondeur.
- Le filtre sur gravité, méthode classique et efficace, fonctionne sans électricité ni pression. L’eau s’écoule lentement à travers un système multicouche qui retient virus et métaux. Une solution idéale en contexte précaire ou pour un usage ponctuel.

Pour un traitement plus poussé, l’osmose inverse élimine les particules les plus fines, y compris les nitrates, le plomb et les résidus médicamenteux. Ce procédé retire aussi les minéraux essentiels, rendant une reminéralisation indispensable.